Du rouge
dans le paysage "L'audacieuse affirmation du rouge
parmi le vert dominant des arbres."
Pierre Alechinsky Edito
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Notre regard est curieux du rouge, naturellement attiré par lui qui captive et altère les couleurs alentour. Il prend toute la place dans un cadre que l'œil découpe pour le servir, le mettre en valeur. Tout concourt à ce qu'on le voie et lui seul, le paysage réduit au rôle d'écrin, de contenant. L'objet qui le porte – est-il là par hasard ou par la main de l'homme ? -, bouscule ce qui l'entoure, comme si son être-là transformait le reste, signifiait, invitait à l'interprétation. Chant de vie et de révolution, il est le plus fort de tous les symboles. Puissant parce que polysémique et parce qu'il affirme l'espoir de garder vives nos capacités de refus et d'indignation... d'aucuns n'y voudraient voir que du bleu. Cri avant-coureur du danger, il pourrait être l'annonce brandie, agitée comme un drapeau, d'une résistance souveraine… Mais l'innocence de l'intitulé est presque suspecte. Personne ne conteste qu'il y ait à raconter sous couleur du rouge ; familière, acceptée et reconnue d'avance, la symbolique en impose, semble aller de soi. L'écriture ne risque-t-elle pas d'en pâlir, de s'enfermer dans les heurs et malheurs d'une promenade ou l'éclat des coquelicots de mai ? La magie du rouge opère inlassablement, va-t-on la réitérer jusqu'à satiété ou négocier ? Rester en surface ou chercher en profondeur et tenter l'échappée belle ? Dès que le sang a coulé, il devient noir. Noir des envies de meurtrir, de briser, de rompre. Alors, proclamer quelque chose du silence, du mistral tenace, du sens et du non sens des choses, autant de faits divers, toutes les douleurs de la terre mais aussi les naissances, admirations, filiations. Le soleil par-dessus tout ça promène sa tête de clown. Odette et Michel Neumayer,
31 mars 2004 - Sommaire - "Editorial" Odette & Michel NEUMAYER- 3 Tout est couleur "Illuminations"René COHEN - 6
"Un ballon" Liliane COURVALIN - 7
"On naît dans le rouge" Bernard PÈLEGRIN - 8
"Sur le fleuve Congo" Jack NZEYEDIO – 10
"Des mots et des couleurs" Anna OVSIENKO – 12
"Colère noire" Aliette JOUBARD – 13
"Un pur chef-d'oeuvre" LECARM – 14
"Ô comme Clowns rubiconds…" Odile DUBREIL – 16
"Paysage en marche…" Emilie ROMAN – 18
"Météo sanguine" Joachim SÉNÉ – 20
"Vapeurs matinales & Coupe-gorge" Paul FENOULT - 21
"Les falaises du Trayas" Jeannine ANZIANI – 22
"L'absence du rouge" Kurt OBERFEUER - 23 Cursives "Créations croisées, savoirs solidaires" - 24
Entretien avec Karyne WATTIAUX et Mariska FORREST Pour lire l'entretien, cliquer ici De l'intime "L'homme au soleil" Pierrette EPZSTEIN – 36
"Elle s'est engagée…" Odile AMADIEU - 37
"Malgré soi" Teresa ASSUDE – 38
"Fin d'été" Sylvie COMBE – 39
"Sans nom" Jean-Guy ANGLES – 40
"La flamme va s'éteindre" Solange HERNANDEZ – 41
"Nuées d'insectes" Geneviève BERTRAND – 42
"Je suis un vagabond" Ygaëlle DUPRIEZ - 43 Sanguines "Agrigente 1953" Cédric LERIBLE – 45
"Zao Wou Ki" Elisa PARRE – 46
"Un cri pur résonne…" Paul RECOURSÉ - 48
"Où est-il le temps des cerises ?" Christiane RAMBAUD – 49
"Cruor" Françoise SALAMAND-PARKER - 50
"Liens du sang" Antoine DURIN – 52
"Du sang plein les rivières" Isabelle BEAUPÉRIN - 53
"Rue Curiol" Odile BEZIAU-PASQUIER – 54
"Le rouge est mis" Jean-Jacques DORIO – 55 Un fragment de gravure
de Christiane RAMBAUD est joint, à partir de deux originaux au format 40x50 et 50x50, fragmentés et signés de l'artiste (p.35) afin de tisser un lien amical entre les lecteurs de Filigranes | 
