Fenestrelles Aubagne

 

Le 7 septembre 2013
nous avons accompagné Odette Neumayer,
co-fondatrice en 1984 de Filigranes
dans sa dernière demeure
au coeur de la campagne aubagnaise,
au milieu des pins
du cimetière de Fenestrelles

 

   

Nous l'avons fait, les uns par la pensée, les autres, ceux qui habitent en Provence, en venant lui rendre hommage, lui dire un mot, lui témoigner de notre très grande tristesse.

Odette se savait atteinte d'une maladie sans merci, elle s'étonnait que tant de personnes lui témoignent leur affection, elle se voyait comme une parmi bien d'autres oeuvrant pour un monde plus juste, pour une école qui émancipe, pour une écriture qui honore les femmes et les hommes dans leur vie et leur histoire. Ni plus, ni moins.

Odette avait la conviction qu'il faut soutenir ceux qui savent que les échanges, la création, le partage sont porteurs d'avenir. C'est à cette source qu'elle puisait son infatigable énergie, sa ténacité, son enthousiasme communicatif. C'est cette source qui irrigue et irriguera longtemps encore… Filigranes.

À
présent notre travail de deuil commence
et notre peine est profonde.


Filigranes
Les enfants d'Odette, ses frères et sa soeur, ses petits-enfants
Michel, son compagnon de chaque instant.

 

   

 

 

Notre couvert est mis

Quelque part
Ailleurs
Loin d'ici
Près de nous
Dans ce pays d'or et de paroles cisélées
Qu'on dit amitié
Notre couvert est mis
Tes hôtes s'assoient un à un
À tes côtés
Le cristal des verres guette impatient
L'envol du partage

Christian Alix (octobre 2013)

 

Ma très chère Odette

 

Je suis partie avec Ithaque(1)
Pour te le lire
Là-bas, les pieds dans l'eau
Mais cela ne convenait pas

Alors, j'ai mis Ithaque
Dans ma poche
Jusqu'à trouver l'endroit

Le ciel, la mer
En hauteur, dans ce bleu immense
Une petite chapelle blanche
La clé est sur la porte

Dedans, J'allume une bougie
Dedans, je trouve de l'encens
Dehors, je fais un nid de pierre
J'allume l'encens dedans
Et je te lis Ithaque
Et je t’entends me le lire
Je reste longtemps là
Avec toi

 

Tu es quelque part par là
Dans les petites cyclades
Ton bateau est arrivé
Le linge sèche
Aujourd'hui, j'ai repeint ta maison

Je t'aime énormément

 

Karyne

(1) "Quand tu partiras pour Ithaque"
Poème de Constanin Cavafy
Traduction Marguerite Yourcenar

 

Muter

« Mourir pour renaître à mon nouvel état »
disais-tu il y a un an dans un texte de la revue
Passer d’une forme à l’autre, d’une Présence à l’autre
Depuis longtemps, tu savais…
Mais on ne voulait pas vraiment entendre

C’était trop bien de te voir animer les séminaires – côte à côte avec Michel –
Alternativement souriante et impérative sur les horaires, à l’écoute et poursuivant ta pensée
Impossible d’imaginer l’absence

Muter
« Métaphores » que tout cela, voulions nous croire…
La tentation de l’écart : c’est le danger de l’écriture – et aussi sa force d’éternité
Redoubler le sens – persévérer dans son être

Si le corps n’est plus là, quelle autre infinie Présence ?
Si ce n’est cette obstination à poursuivre l’élan,
ton regard continué dans le désir d’écriture et de collectif, dans les gestes de Paix

Ne pas renoncer
Même allongée et pâle sur une chaise longue devenue lit d’hôpital aux Espillières en juin dernier
La dernière image – le dernier message
Le dernier battement d’aile
qui longtemps encore vibrera en ouragan dans nos cœurs

  • Geneviève Bertrand
    5 septembre 2013

 

 

 

 

 

 

 

Il est temps…

de se recueillir
à la lisière de l'été
et de faire émerger l'émotion
Parier sur la vie
En soi tout ici et là
Comme si
encore une fois
frémir avec
une parole à entendre
la chaleur d'une étreinte
Les tiennes
Yeux clos
Dévider ses larmes
Pour palper ton sourire

Le soleil souffle sur la peau. Les rayons jouent à la brise soyeuse.
Les jeunes arbres ébouriffent notre peine et courent les collines.

Il est temps
de recueillir
En ce matin de presqu'automne
La gourmandise des mots
Le miel de la pensée
Le parti pris du don
Le partage des tourments de l'Histoire
Les faiblesses apprivoisées
Les colères ajustées
La confiance fondée
L'exigence de tes soifs
jamais étanchées

La porte est fermée, que faire ?
Qui dira la spiritualité du platane recueillant toute voix pour l'adresser au monde,
de ses branches dressées ? Les mots prennent leur envol :
puissent-ils ensemencer la terre de tes vibrations.

La porte est fermée, que faire ?
Sans ailes encore
et comptable
De toutes tes richesses
de chaque os à ronger de mon jardin
de chaque pierre échouée à réchauffer
Du charivari universel
et des grands charrois de la besogneuse fourmi
Je demeure

Ne plus cueillir les fleurs
Semer pour les papillons

Célébration de ta présence et de toutes les fenêtres que tu as ouvertes :
le vent facétieux entremêle nos palabres comme guirlandes de paix.
Une lumière l'accompagne, généreuse comme tes élans.

m d'amore

 

 

 

 

 

 


Très chère Odette

 

Depuis lundi soir, tu as décidé de passer de l'autre côté du miroir. C'était le temps pour toi, ton corps te faisait souffrir, y'a des limites à tout. Mais moi, je me retrouve orpheline d'une amie, une sœur, une mère. Quels chemins j'ai parcourus grâce à toi, depuis 1983, en octobre, tout juste 30 ans, c'était hier... j'avais rencontré le GFEN en août, à Villefontaine, en Isère. On m'avait donné tes coordonnées, une responsable GFEN de ma région. C'est comme cela que je vous ai rencontrés avec Michel, d'abord par courrier je crois, et puis à la grande université d'été du GFEN de Marseille en 84, avec  Albert Jacquard, un sacré bonhomme qui nous avait convaincu de notre intelligence à chacun des 3 ou 400 présents !!! Quelle audace ! Lui nous en a parlé, toi tu me l'a fais toucher du doigt !

Des voyages extraordinaires ont commencé, tous aussi fondateurs pour moi. Tu m'ouvrais les yeux et des chemins . J'ai pu prendre le droit d'écrire des fragments, de faire connaissance avec le moi-peau, l'insolite, le Je est un autre, la rupture au positif, les questions à la science, les mondes de Perec, de Ponge, Kafka et bien d'autres. Conte, nouvelle, policier, tu m'as fait écrire, moi, la fille d'une ouvrier métallurgiste. Et l'aventure avec les arts plastiques nous a emportés dans les univers fabuleux de Gaston Chaissac, de Jean Dubuffet, d'Antoni Tapiès et les autres. Tu m'as rendue intelligente, tu m'as donné confiance et humilité, tu m'as rendue déterminée et laborieuse.

Avec Michel, vous avez été les premiers à m'encourager à la création, en achetant régulièrement de mes travaux. Tu savais bien qu'un artiste doit faire le deuil de ce dont il se sépare, pour pouvoir créer encore, à condition d'avoir quelques subsides.

Il y avait aussi chez toi l'intelligence de la convivialité, avec tes confitures d'ananas, tes salades de fruits de la Guadeloupe, qui contournaient les moments de travail exigeants pour mieux y revenir.  Michel et toi avez écrit des ouvrages importants porteurs d'expériences de vie, de paix et d' humanisme. Michel devient le garant de cette montagne d' énergie et de questionnements. Il poursuivra ces chemins innovants, j'en suis sûre, et il peut compter sur moi, sur nous tous.

J'oublie aussi le côté boulimique de tes lectures, toujours prête à nous nourrir de références, de mises en relation entre le lu, le vu, le vécu, à tisser des liens avec telle ou telle exposition.

Odette, si un monde de lumière existe comme une renaissance, alors tu y as ta place. Attends-nous !

En tout cas tu es là, dans mon cœur où je te porte comme un viatique.

Christiane Lapeyre
     

 

 

 

Traverse

Le silence écarlate
fume sur le désert de la chair.
Les paroles brûlantes 
s’étaient attisées au souffle du secret
devenant braises
au bord des lèvres assoiffées.

Advient le jour
comme une confiance
murmurée à l’oreille
Il dit
le vol des oiseaux
le vent au-delà
la rumeur du monde

Le quotidien
couve dans le dédale de l’esprit
Se révèle au feu du souvenir
le sillon
tracé dans la chair des mots
malgré l'obscur
le suivre comme un refrain

 Agnès Petit-Revest

 

 

 

 

 

 

La Pierre et le Souffle,
Hommage à Odette Neumayer

Je m'endormis.

Je feuilletais une chapelle,
m'appliquant à bien sentir le grain
des mosaïques, la texture des vitraux,
dont les feuilles tournaient avec souplesse
sous mon doigt.

Soudain, je tendais l'oreille à l'invitation
de la dame qui officiait là.

« Tu trouveras ici de massifs clochers, des murailles,
des charpentes couvertes de grosses tuiles, des cloîtres,
tout ce qu'il faut
pour recueillir le poète de passage et l'abriter
contre la honte et la moquerie.

Présente-toi au seuil avec ton offrande
de mots :
si elle ne contrevient pas à l'idéal
de la communauté qui vit en ce vaisseau
et que je pilote, nous l'agréerons. »

La voix s'éteignit. Je me réveillai.
Je tentai d'en rappeler les éclats, les moirures.
Je n'y réussis pas. Mais curieusement
m'apparut la voix de ma défunte mère.

« Pour que cette chapelle s'édifiât,
il fallait que cette femme en fût le ventre
et en portât l'idée, la conviction, l'obsession,
et qu'étant aussi l'architecte, le manœuvre,
le chef du chantier, elle la mît au monde. »

Incliné sur cet abîme où tremble et charbonne
cette voix
dont une explosion a dispersé la chair
et qui s'éteint cette nuit
comme dans la mer s'effondre une étoile,
je dis pieusement :

« Femme, reçois cette offrande, la dernière
que je place entre tes mains.

De toi
je ne connais que ces paroles
cueillies au seuil de ce cloître aux arches
filigranées
que tu arpentais sans relâche,
et dont je tourne les pages
avec délicatesse comme si je touchais ta peau.
L'oreille penchée sur ce soupir soyeux
qui s'en détache, tel le rire qu'exhale une vague
lorsqu'elle se disperse sur le sable, je t'écoute.

Paroles d'espoir, d'encouragement,
d'invitation à l'effort,
dont la poussée rejoignait en moi
un allant dans lequel ta force se fondait
comme la pluie s'ajoute à l'arbre
sur lequel des marins plus tard attelleront leur voile.

De toi
je ne connais ni les mains, ni la peau,
ni même la voix,
mais seulement ce recueil dans la nef duquel ton esprit
respire à profondes enjambées parmi les mots
des pélerins et des mendiants :
dans les cloîtres de la mer ton souffle,
crois-le, poussera longtemps encore nos nefs vers le large.

Insuffler de ta force, de ton sel, de ton erre...
dans ma vie, de toi
j'aurai connu cette inspiration.
Femme, je te salue !»

Bernard Morens
(Septembre 2013)

 

 

 


Si la vie s’est absentée de toi

 

Si la vie s’est absentée de toi                                                                                                         
Tu n’es pas absente de nous,                                                                                                             

Je me souviens le premier jour où je t’ai rencontrée, tu avais ouvert grands les bras, c’était en 2004 pour le séminaire les «20 ans de FILIGRANES ».                    
Nous nous connaissions depuis longtemps sans nous être encore vues.  Je relis avec émotion les mots que tu m’écrivais, à l’encre bleue, larges et décidés comme toi : « … Sommes heureux, que notre revue vous soit parvenue – par quelle médiation fine ?- et dans un bel élan nous vous faisons parvenir le dernier numéro tout chaud avec en prime le N°22 pour vous souhaiter la bienvenue… »

Le bel élan ! Tu étais ce bel élan généreux, tendu vers tant d’autres que ta route croisait et dont on sentait en toi palpiter la richesse. Douze ans pour franchir le seuil de la première rencontre, et  là j’accostais un rivage  espéré et inattendu, la terre des FILI, dans l’émerveillement et la chaleur humaine. Avec Michel, de séminaire en séminaire, vous teniez le gouvernail de nos traversées. Enjouée, inventive, gourmande de livres, de mots et de saveurs, déterminée dans tes enthousiasmes et dans tes refus, engagée tellement pour toutes les dignités, sensible et si lucide, directe. Te connaître fut un cadeau de la vie. Reprenant des mots qui ne sont pas de moi, je dis que Toute ta vie tu auras écrit « La parole d’en toi » et permis à tant d’autres de l’oser, d’y persévérer soutenus de tes encouragements chaleureux, de tes remarques judicieuses, de vos initiatives à tous les deux. Je voudrais te dire encore des vers de Nelly SACHS, dont entre les mots j’avais compris qu’il était des raisons pour qu’ils te touchent et que tu m’avais demandé de t’envoyer. J’ai choisi ceux-là :

« Quand le jour devient vide
Dans le crépuscule,
Quand commence le monde sans image, …
Tu ouvres les yeux
Dans lesquels déjà une nouvelle étoile
A laissé son éclat - »
Nous gardons au cœur cette étoile.           
                     

Anne-Marie Suire

 

 

 

          

 

 

Il m'aura fallu du temps
pour écrire un hommage à Odette.

Comme si l'émotion devait descendre très profond, se laisser piétiner par le quotidien, en réchapper pour enfin oser poser ses mots sur la page.
C'est en lisant le livre hommage qu'Henry Bauchau a consacré à la fin de sa vie à Blanche Jouve que m'est venu l'idée de faire ce parallèle que certains trouveront peut être hasardeux, qu'Odette a été pour moi cette Sybille qui nous enjoignait, non pas à « produire des rêves » générateurs d'écriture mais a produire de l'écrit porteur de rêve.
Odette avait ce génie de l'écoute. Une fois le programme du séminaire lancé, les consignes données, elle nous passait la parole, recadrait quand il le fallait, insufflait de l'énergie, passait le témoin à Michel et elle écrivait. Mais où sont passées toutes ces feuilles de papier de couleur –J'ai le souvenir de pelures jaune pâle, rose buvard, bleue délavé- qu'elle noircissait de sa belle écriture ? « Plus fort, parle plus fort je n'entends rien ! ». Elle n'était pas sourde Odette mais j'avais encore la voix des grands timides qui s'avance si faible et hésitante au milieu de l'assemblée qu'elle était à peine audible et ça, ça l'énervait Odette ce manque de confiance en moi, à mon âge.
Elle avait fait le choix de l'écriture comme espace de liberté pour tous et c'était son combat.
Elle était l'image de l'autorité, celle qui s'exerce sans jugement.
Une femme précieuse que je pensais à tort invulnérable.
J'ai ressorti deux photos d'elle. Le petit doigt relevé, les lèvres légèrement pincées entre humour, tendresse, hésitation et réprobation.
Depuis qu'elle est partie son visage ne m'a pas quitté.

Geneviève Liautard – 20 septembre 2013

 

 

 

 


Les morts

 

« Aimez-nous.

 Aimez nos vies, données, prises, perdues. Soyez les vivants.
Ainsi aimez-nous encore. Aimez vos vies, leur fil, vos souffles,
votre chair fiévreuse qui nous rouvre une chair. Aimez-nous encore. 
Aimez la pâte friable de vos voix, l’air qui passe dans vos gorges
et vous donne les temps et le monde. Donnez-nous vos voix.
Aimez le bleuet des veines où passe votre pouls
comme une rainette sous l’herbe à deux pas du héron.
Cueillez son évidence brève. Regardez les corps comme l’enfant
ses bulles toujours perdues  toujours en plein ciel.
Aimez ce jamais plus, couvrez le passant glacé
de ce pelage palpitant. Regardez un fils d’homme devenir lui-même,
et  prosternez-vous d’avoir vu. Aimez les mains vides de vos vieux
et leurs peaux trop grandes qui vous laissent place,
et leurs oreilles sourdes qui nous guettent, et leurs maux
et leurs hontes qui leur ouvrent passage par dedans
vers un soleil de forge ; aimez l’âge comme un sacre.
Les tueurs mourront. Aimez leurs mains pleines de rien.
Ainsi aimez-vous encore. Leurs cris mourront.
Donnez-nous vos voix ; chantez, les vivants.

Chantez. Tuez la mort. »

Laure-Anne Fillias

 

 

 

 

 

Maman Filigranes

Tu étais si forte
Tu étais si belle
Tu me semblais indestructible
Toi et tes coups de gueule
Toi et tes airs de prof
Maman Filigranes

Parce qu’avec toi j’ai appris à marcher
Parce qu’avec toi nous avons pris
Le parti pris
Du tous capables
Maman Filigranes

Douce et sévère

Tu me faisais peur parfois
Et je rentrais sous terre
Sous ton regard de fer
Maman Filigranes

Nous tes enfants
Nous à qui tu as appris à marcher
Nous reprendrons le témoin
Nous continuerons avec toi si loin
Et si près aussi

Que j’entends encore ton rire
Que je vois encore tes yeux
Que j’entends encore ta voix
« Allez, on reprend ! Allez ! Allez ! Allez ! »

Françoise Salamand-Parker
Septembre 2013

 

 

 

Abschiedsbrief an Odette

Ich bin dankbar dafür, dass

• ich Euch durch die Vermittlung von Christian Alix kennenlernen durfte
• Ihr mir schon beim ersten Workshop in der Reinhardswaldschule in Kassel so eindringlich aufgezeigt habt, welche Auswirkungen auf Kopf, Herz und Hand eines Menschen das kreative Schreiben haben kann
• Ihr mir durch ganz Hessen gefolgt seid, und dies über Jahre hinweg, um so viele Menschen mit Eurer Kreativität zu bereichern und Ihnen auf vielen Kanälen Wege zur Weiterentwicklung ermöglicht habt
• ich immer wieder an den Seminaren teilnehmen konnte und dadurch nicht nur privat sondern auch in der Schule und in der Lehrerfortbildung davon profitierte
• ich Euch im letzten Jahr noch für eine Woche besuchen konnte und mich so wohl und aufgehoben fühlte
• Ihr mich zu einem Interview mit Filigranes eingeladen habt, vor dem mir vorher etwas bange war, das Ihr aber sehr geschickt und entspannt durchgeführt habt
• Eure Arbeit bei mir so nachhaltig gewirkt hat

 

Ich erinnere mich daran, dass

• Christian und ich bei einem Seminar in Kassel abends unsere Gitarren erklingen ließen und Odette uns am Schluss dankte mit den Worten "Vous nous avez vraiment enchantés"
• Odette in einem Hotel in Paris deutschen sehr lauten Touristen auf dem Flur entgegen trat mit dem Satz "Möchte ich schlafen, bitte!"
• wir bei dem Seminar "Ecrivain Marcheur" in Jugenheim sogar den Hausmeister mit einbezogen, der sich als "Karl Lagerfeld" auf der Brunnenumrandung liegend fotografieren ließ [leider hat er sich einige Jahre später aus einer Depression heraus im Heizungskeller des Schlosses in Jugenheim erhängt]
• wir genüsslich in unserer kleinen Küche in Büttelborn unsere Mahlzeiten zu uns nahmen, sehr zur Freude unserer drei kleinen Töchter, die von Odette und Michel so fasziniert waren und sich schon wochenlang vorher darauf freuten, wenn Ihr bei uns übernachtet wolltet
• Ihr bei einer kleinen "Revolte" wegen einer Arbeitsanweisung in Kassel (es ging um das Thema III. Reich und Judenverfolgung) sehr offen und flexibel damit umgegangen seid
• trotz hervorragender Erfolge und äußerst positiver Rückmeldungen der Teilnehmer/innen Eurer Seminare auch diese Fortbildungsmöglichkeit für Lehrer und Schüler in Hessen abgeschafft wurde, wie die Lehrerfortbildung ja auch insgesamt
• unsere Treffen in Crouy-sur-Cosson und in Paris "dans le bain linguistique", um zu arbeiten oder auch Marc Chagall nach sehr langem Anstehen zu bewundern, wunderschön waren
• ich bei dem einzigen Schreibseminar mit Euch in Frankreich den Text "Les Nuits" verfasste, ein Thema, das mich auch jetzt noch und immer wieder beschäftigt
• Ihr uns Euer Sonnenblumen-Ess-Service geschenkt und es selber nach Brignoles transportiert habt, um anschließend mit mir und dem Ehepaar Michard im Restaurant "L'Échappée Belle" zu dinieren
• ich es genossen habe, in Eurer "Garage" zu wohnen und es auch jederzeit wieder tun würde, gerade auch, weil ich mich mit den vielen dort gestapelten Heften von Fili so wohl fühlte
• ich mit meiner letzten 10. Klasse (1994) mehrere kleine "Ateliers" durchführte, um am Ende eine sehr gelungene Aufführung des Szenarios "Ossi-Burg" (abgeleitet von 'Carl-von-Ossietzky-Schule') mit sehr hohem Niveau am Abschlussabend mit allen Lehrern und den Eltern genießen zu können und das Erstaunen von Kollegen und der Schulleitung sah, dass diese Schüler eine solche Sprachkompetenz vorzeigen konnten

Ich hoffe, dass Du, Michel…

Lothar Weber

 

 

 

 

 

Sur la planète des milliers d'êtres,

comme Odette, inventent, croient en l'homme, en l'écriture, aux cultures plurielles, croient dans le collectif pour transformer le monde et luttent contre l'obscurantisme, l'oppression et la tyrannie.
Oui, mais la femme que j'ai côtoyée est un sujet que je ne peux conjuguer qu'au singulier.
Je t'ai aimé, je t'aime et je t'aimerai Odette parce que ta complexité m'a toujours fascinée.
J'aime ta force d'entraînement, ton acharnement à ne rien lâcher, j'aime ta capacité du don et de l'accueil de l'autre, ton désir et ton souci de l'émancipation, tout ce que tu as su nous faire découvrir et partager.
Mais par dessus tout j'aime ton mystère. J'aime ta fragilité, ta timidité, ton manque de confiance, tes inquiétudes et peut-être tes peurs.
J'aime cette part obscure, qu'en élève appliquée, tu as toujours combattue, mais dont tu délivrais parfois quelques bribes aux moments les plus inattendus.
J'aime tes blessures, j'aime tes secrets.
A présent que le Schibboleth t'a ouvert le passage vers le tout autre, vers l'absolu du poème, que faire de notre stupeur ?
Une promesse qui ne soit pas un simple vœu, mais un engagement concret comme tu les aimais.
'' C'est bien beau, les amis, mais maintenant « demerden sie sich !''
Nous allons essayer Odette, répondant chacune et chacun à notre manière, à ton injonction souveraine.

Nicole Brachet

 

 

Hommage à Odette - 25 septembre 2013

Je ne peux pas dissocier ces deux dates : le 9 août 2013 décès de ma mère ; 3 septembre 2013 : mort d'Odette. Ma mère biologique et ma "mère spirituelle". Stop. Depuis, impossible d'écrire. Comme si mes mots s'étaient vêtus en deuil et mis en sommeil. Comme si mon esprit refusait de traduire une langue inconnue. A l'improviste, un rideau de pluie sur les yeux me rappelle que rien ne sera plus jamais pareil. Plus jamais. « Ce chagrin sacré est notre source noire » (Jean Rouaud). Pour le moment la source coule mais je reste à la regarder sur le bord du chemin.

Toi, Odette, tu m'as tant donné, tant appris, tant montré, poussé à aller plus loin. Odette, tu m'as tellement permis de croire, d'oser, de me dépasser.

A l'annonce de ta maladie, j'avais tout de suite senti, comme une prémonition que l'issue serait fatale. Alors un grand vide, un froid polaire m'avait envahie. Le monde sans Odette ? Impossible ! Voyons, j'ai BESOIN d'Odette ! Ton sourire, le son de ta voix, tes admonestations, ta clairvoyance, ta présence – en filigranes –. Egoïstement je ne pensais qu'à moi ! Alors que la souffrance allait devenir ton quotidien. 

Aujourd'hui, je ne peux m'empêcher de songer à cette phrase : « quand l'élève est prêt, le maître arrive ». Effectivement, tu es arrivée dans ma vie au moment exact où j'étais prête à progresser sur ce chemin de l'écriture.

Je ne peux m'empêcher non plus de penser que peut-être, quelque part, tu as perçu, telle la mère qui lâche la main de son enfant le jour exact où elle ressent qu'il va pouvoir marcher seul : « voilà, ils sont tous assez grands maintenant, ils n'ont plus besoin de moi. Il est temps qu'ils se débrouillent. Bon sang, je le leur ai assez répété,  tous capables ».

  Et tu nous as tiré ta révérence…

 Jeannine ANZIANI

 

Chère Odette, Tu es partie…

Une question me taraude : pourquoi toi ? Pourquoi pas moi ? J’ai frémi lorsque la maladie t’a prise en otage. Ma mémoire fut cruelle, me renvoyant des images et des morsures que je n’oublierai pas. Je t’imaginais luttant obstinément, et je savais Michel au plus près de toi. Lorsque j’ai su, un poids s’est abattu sur moi. Alors, bien que lourde de ma chance, je t’ai vue arrivant sur l’autre rive, incroyablement légère, légère mais toujours riche des voies que tu avais éclairées tout autour de toi.

Voilà, après maintes hésitations, c’est dit. Même s’il y a vingt longs jours que nous t’avons accompagnée aux Fenestrelles. Le temps ne compte plus pour toi. Ce 7 septembre dans mon sac, j’avais placé un petit papier plié en quatre, le voici :

 

Tu es partie, me laissant l’inutile regret de ne pas t’avoir rencontrée plus tôt…

Au diable l’égoïsme !

N’empêche, tu m’as ouverte à plus d’indulgence autour, et davantage d’exigence dedans.

Petit grain de sable attiré dans ta dune voyageuse, je te vois déjà semer là-bas tes questions, tes penser autrement,
tes idées, je te vois semer encore et pour longtemps…

Acharnée, confiante et lucide aussi.

 

Belle œuvre d’amour et d’intelligence

Dans le fol espoir de voir le monde

Embaumer de notes de musique

Fleurir de couleurs universelles

Aux saveurs de feu et d’encre

Du feu qui réchauffe dans l’âtre et l’azur

 

Tu as goûté la vie en soie et bure

Avec en filigrane tes ombres et tes lumières…

 

Merci, tu n’es pas vraiment partie.

 

Chantal Blanc (Allauch, le 7 septembre 2013 , puis le 11 et le 26)

 

 

QUAND JE SUIS ARRIVÉ

 Quand je suis arrivé aux Fenestrelles, Michel n’avait pas encore pris la parole. Un grand cercle, noir de monde, s’était formé autour de ton cercueil surélevé. Des yeux rougis se mouillaient encore. D’autres se cachaient derrière des lunettes teintées. Des nez reniflaient. Des visages tendus se crispaient de tendres grimaces pitoyables n’arrivant pas jusqu’au sourire pour exprimer des salutations muettes. Nous étions venus. Nous étions là, dignes et debout, comme des balises en chair et en os  des épisodes de ta vie, pour témoigner de qui tu étais et de ce que tu avais construit, peut-être même au-delà de tes espérances, peut-être même au-delà de ta conscience. Le regard bleu de Michel semblait contempler cela, l’approuver et l’admirer ensemble, telle une découverte, inattendue mais salutaire, qui fait du bien, qui réconforte, qui apaise dans la satisfaction du travail miraculeusement accompli, comme s’il n’était pour rien dans ce rassemblement d’affection, de respect voire d’adoration. Et puis Michel a parlé. Et puis Michel a lu. Et puis Michel s’est tu. Sobre, élégant, aimant. D’où puisait-il cette force ? Et puis l’ont relayé d’autres voix, lourdes de sanglot, chevrotantes ou étranglées ; elles se sont élevées  pour dire, pour lire, pour chanter. Nos peines n’ont fait plus qu’une. Ensuite, dans le silence et le recueillement, Mozart a rempli tout l’espace. J’ai fermé les paupières pour me sentir plus près de toi. La musique m’enveloppait. Une petite brise m’a caressé à ce moment-là. Alors J’ai compris : malgré la mort, tu étais avec nous ; jamais tu ne nous quitterais ; tous ces petits morceaux de toi que chacun portait en chœur du fond de son cœur virevoltaient parmi nous, telles des ombres invisibles qui se recollaient... Ensuite il y a eu l’accompagnement jusqu’à la tombe. Je n’ai pas voulu trop regarder, je n’ai pas cherché à m’approcher.  Je me suis distrait en observant combien l’endroit était beau, vaste, paisible, pourquoi ton âme serait heureuse de s’y poser, comment cette nature encore si verte en cette fin d’été  pouvait rasséréner au point qu’on se résigne à te confier à elle…

Quand je suis arrivé aux Espillières, je me suis d’abord empêché de te chercher. Ces lieux semblaient nous accueillir en ton nom. Ils gardaient le même air de fête qu’aux séminaires de Filigranes. Ils résonnaient encore de la joie de nos retrouvailles.  Ils nous ravigotaient par ces souvenirs heureux. On s’activait autour des tables à dresser, des bancs à déplacer, des victuailles à déballer. On a bu, on a mangé, on a fait connaissance. Tu étais notre fil rouge, notre point commun, notre trait d’union. On s’est reconnu dans tes valeurs. On a  fraternisé sur tes principes. On s’est senti de la même famille. C’est pourquoi, sous le platane séculaire intronisé « arbre à palabres », d’autres mots ont été dits, d’autres textes ont été lus, d’autres douceurs ont embaumé le deuil. Les branches, sur nos têtes, acquiesçaient dans de longs murmures, discrets chuchotements feuillus qui voulaient participer à l’hommage. Michel souriait.

Quand je suis rentré chez moi, à Plan-de-Cuques, je me suis senti tout vide. Où était passé ce petit morceau que j’avais reçu de toi ? S’était-il envolé ? L’avais-je oublié parmi les autres ? Et puis l’idée de ta mort a fait sens pour me remplir, pour me nourrir. Et puis, peu à peu, j’ai entendu l’appel. Je me suis remémoré Les Espillières et Filigranes. Je me suis souvenu, chère Odette, de ta façon péremptoire mais bienveillante de signaler les temps d’écriture, d’enjoindre à l’ouvrage, d’encourager et de favoriser des tête-à-tête avec les Muses. Bref, j’ai ruminé, ressassé, renoncé, résisté jusqu’au soir, jusque dans mon sommeil…  puis  je me suis levé pour te retrouver sur mon ordinateur…   Sorti des limbes informatiques, ce texte enfin, né de la nuit toute habitée de toi !

Le 8 Septembre 2013 (5 h du matin)

Jean-Jacques Maredi

 

Odette,

 

Je suis là,  je boitille,

Parmi toutes ces syllabes, ces espaces vacants,

Je marche en clopinant. Toi déjà, autour, en  avant,

Des aiguilles de pin crissent sous les semelles,

Entre ces quelques mots, ta présence, fugace, petit battement d’ailes.

 

 

J’ouvre aux souvenirs,

Mémoire et floraison de tes projets multiples.

Densité, cigales de couleurs, épices partagées,

Le bleu vif et le vert sont toujours convoqués,

Sans autre explication. Il faut croire aux mystères.

 

 

Odette, dans cette pensée qui me saisit très fort,

Je voudrais ne pas être  …. Triste…

Chérir le sens caché, le sacré de la mort,

Aussi pardon à Toi, aux amis, à tes proches,

Y’a vraiment un gros trou, là, en creux, et ça cloche.

 

 

Je dis des mots d’adieu,

« Odette, au revoir » « Salut », « A bientôt »,  « Je te sais tellement … là. »

Tu as beaucoup donné, du temps et de la joie

Toulouse connaît bien l’inflexion de ta voix, ton vœu d’un plus d’humain

Votre duo complice, attentif, si présent.

 

 

Merci pour ces fragments de rêves qui voyagent

Merci pour nos rencontres

Merci

 

 

Véronique Miossec

 

 

 

 

 

 

 

 

Le nom d'ami est très répandu, mais rare est un ami sincère.

Phèdre (15 av. J.-C.-50 ap. J.-C.)

(Hommage
de Marikat Ablain)

 

 

 

 

 

 

« Mourir pour renaître
à mon nouvel état ».

Oui c'est bien de cela qu'il s'agit Odette, et déjà nos pensées, bien troublées en ces heures, se réjouissent de ce papillon là qui volette de fleurs en fleurs devant notre atelier de création. Dans le silence du village, sous un soleil lumineux, tu viens nous dire : « rassurez-vous, je suis là et je vous accompagne de toute ma force, de mon énergie, de mon optimisme et ma foi dans l'homme généreux et créateur de paix »

Le papillon ne peut se détacher de mon regard, il me sourit, me glisse les secrets de la vie de l'autre côté. Tu as franchi ce grand passage, la lumière blanche t'a éblouie et maintenant je sais, nous savons que les jours d'infortune ou d'ombres, il nous suffira de t'appeler pour que de nouveau notre horizon s'éclaire et dans l'intime de nous-même ta joie sera partagée.

Ah papillon tu as disparu !

Gros bêta, regarde derrière toi, je suis là !
Claude Ollive

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Odette,

Quand des amis qui ne te connaissaient pas me demandaient :
mais qui c’est cette Odette !

Je répondais: c’est comme une muse. Je sais ça fait cucu mais je suis sure que si je ne t’avais pas connue si tard dans ma vie, elle aurait été moins lourde la vie.

Je garde de toi des images studieuses, tes expressions amusées, tes tartes et tes crêpes joyeuses mais surtout ces petits séminaires où tu nous jetais un défi,
comme pour nous jouer un tour : « Ces deux jours, c’est pour nous,
on fait ce qu’on veut,
on est libres »

Ce n’était pas la liberté de faire
ou de dire n’importe quoi.
C’était la liberté exigeante de celui
qui sait que chacun compte pour lui même mais aussi pour l’autre,
le compagnon en écriture,
l’attentif qui écoute, celui pour qui
la liberté n’est pas à conquérir,
elle est devant lui, il l’entend.

Libre mais pas seul,
c’était ça la Culture de Paix, le défi d’Odette et de Michel son inséparable, celui à qui elle parlait vraiment la langue de l’amour, celle qu’on fredonne, celle qui vient de l’épaisseur de soi même.

J’ai admiré son courage,
leur courage toute cette année
qui leur fut si dure.

Voilà ce que j’ai connu d’Odette,
sa jubilation d’exister,
d’écrire, d’aimer,
sa patience et sa générosité.

Odette c’était quelqu’un.

Arlette Anave

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Avec toi,

Nous parlions de mots,
de notre musique personnelle, des mots que nous écrivons,
que nous libérons…

Nous évoquions les mots des autres, les lectures, comment s'approprier leurs sensations, être quelque part dans l'histoire en acteur plus qu'en visiteur, se laisser habiter par une pensée amie, jumelle,
quelque chose d'endormi
qui s'éveille par le stimuli
d'un rythme intérieur,
vibrato de nos âmes.

Nous parlions de ces sentiments
à la fois proches et lointains, ensevelis et en surface tout à la fois. Nous touchions du doigt cette onde qui va et vient et qui chevauche le temps et tient éveillé, en garde,
aux aguets pour qu'advienne
ce qui est caché au plus profond, ensemencé, prêt à germer.

Le déclic d'un rayon de soleil,
la caresse d'une feuille.

Annie Christau

 

 

 

 

 

 

 

 

Odette …

il y a plusieurs mois, tu as ensoleillé ma cellule des Baumettes,
en m'encourageant à me mettre
en écriture.
Tu es chère à mon cœur
pour cet élan de vie que tu m'as insufflé avec Michel...
          
Merci… merci… et encore merci

Madjid

 

 

Je me joins à Madjid pour te remercier, Odette, de ce que j'ai vécu auprès de toi, auprès de lui. Tu m'a appris la confiance et l'audace de toujours aller de l'avant avec l'autre  dans la vie, dans ma vie…

Dans les séminaires, je m'asseyais à ta droite, prétextant mon oreille moins performante.

En fait, c'était pour mieux ressentir ta présence, pour nos coups d'œil furtifs et complices, pour ne pas louper tes demi-sourires,
tes questionnements que je voyais poindre sur ton visage.

Nicole Digier

 

 

"Rappelez-vous que lorsque
vous quittez cette terre
vous n'emportez rien
de ce que vous avez reçu…
uniquement
ce que vous avez donné."

St François d'Assise

 

 

 

 

 

 

 

ODETTE NEUMAYER

Odette n'est plus ici,
elle nous manque mais elle reste présente dans le souvenir
de ses nombreux amis,
grâce à Filigranes, à ses textes,
aux ouvrages écrits à quatre mains avec Michel sur les ateliers d'écriture, tellement stimulants.
Vos livres ont été une nourriture substantielle pour la future animatrice que j'étais.

Je n'ai pu participer que
très rarement aux séminaires
de la revue, mais
j'ai été très sensible à la qualité
de l'accueil d'Odette,
à l'atmosphère conviviale
et chaleureuse qu'elle savait instaurer avec toi, Michel,
lors des réunions, à sa générosité,
à l'écoute de l'autre,
à la mise en valeur de l'écriture d'autrui dont j'ai largement
bénéficié parmi de nombreux auteurs.

Combien de talents elle a aidé
à éclore, elle a guidé,
encouragé, fortifié !
Lors de notre dernière rencontre
à Carnoux pour l'entretien
de Cursives, Odette était
déjà malade mais quelle attention
à ma parole, quelle ouverture,
quelle sérénité aussi !
Les projets fourmillaient, la vie continuait.
Allée de la Sainte-Baume,
le partage n'était pas un vain mot,
il a toujours été vécu avec vous.

Et je tiens à exprimer
mon émotion et
ma reconnaissance
à O+M.Neumayer

Marie-Noëlle HOPITAL
(Aix en Provence)